Carnetz secretz - Marguertite d'Autriche (1480-1530) (22/07/2018)
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D'abord élevée à la cour de France dans le but de devenir reine dans le lit du dauphin, futur Charles VII, elle prend goût aux arts de son rang : poésie, musique, danse.
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Marguerite avait en sa possession deux magnifiques manuscrits dechansons et de danses. Le « Petit chansonnier » qui date d'avant son mariage avec Philibert, et un « Grand chansonnier », conservé à la Bibliothèque royale de Bruxelles sous la cote 11239.
Ce grand chansonnier contient des pièces des musiciens les plus célèbres (mais aussi des anonymes, peut-être de Marguerite elle-même), et dont les textes se rapportent à la vie de Marguerite.
On y trouve les compositions de Antoine Brumel, Pierre de la Rue, Josquin des Prez, Loyset Compère, Mathaeus Pipelare.
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Bulletin de musicologie n° 108 septembre 2006.
Carnetz secretz : Marguertite d'Autriche (1480-1530). Les Jardins de Courtoisie, Anne Delafosse-Quentin, dir.. Éditions d'Ambronay, AMY 007, 2006
Fille de l'Empereur Maximilien Ier d'Autriche et de Marie de Bourgogne, Marguerite d'Autriche (1480-1530) aurait peut-être mieux fait de se casser une jambe au lieu de se marier.
D'abord élevée à la cour de France dans le but de devenir reine dans le lit du dauphin, futur Charles VII, elle prend goût aux arts de son rang : poésie, musique, danse. Fiancée à l'âge de trois ans en 1483, Charles VII la répudie en 1489 au profit d'Anne de Bretagne que Maximillien aurait bien accroché à son propre bras.
Maximilien qui n'a pas une fille pour rien, lorgne alors du côté de l'Espagne et de Juan d'Aragon. En mars 1497, l'alliance royale est accomplie. Marguerite met au monde un enfant qui ne survit pas, Juan d'Aragon en profite aussi pour mourir. Elle fait ses bagages en 1499.
Pendant qu'elle se morfond aux Pays-Bas en cultivant les arts et la religion, son père, l'empereur qui a perdu une fiancée et deux gendres repart aux négociations.
Le 4 décembre 1501, Marguerite devient duchesse de Savoie auprès de Philibert II, Philibert le Beau, qui meurt en 1504. Elle devient gouverneur des Pays-Bas et installe son gouvernement à Malines. Elle organise un véritable culte amoureux à son époux à Brou (près de bourg en Bresse), où elle fait construire un monastère et une somptueuse église qui doit sceller l'éternité de son union avec Philibert. Des lacs s'amour unissant « M » et « P » ornent la flamboyante architechure.
Marguerite avait en sa possession deux magnifiques manuscrits de chansons et de danses. Le « Petit chansonnier » qui date d'avant son mariage avec Philibert, et un « Grand chansonnier », conservé à la Bibliothèque royale de Bruxelles sous la cote 11239.
Ce grand chansonnier contient des pièces des musiciens les plus célèbres (mais aussi des anonymes, peut-être de Marguerite elle-même), et dont les textes se rapportent à la vie de Marguerite.
On y trouve les compositions de Antoine Brumel, Pierre de la Rue, Josquin des Prez, Loyset Compère, Mathaeus Pipelare. Le disque présenté par les Éditions d'Ambronay n'a pas été enregistré à Brou, mais à Lyon à la chapelle du Lycée Jean-Baptiste de la Salle.
Comme toutes les production d'Ambronay, ce disque est extrêmement soigné. Il s'agit d'un luxueux livre-disque, avec des textes intéressants agrémentés d'une luxueuse iconographie.
C'est un très bel enregistrement dans lequel on mesure la maturité acquise dans l'interprétation de la musique ancienne. Quoique disent les promoteurs de cette musique, il ne s'agit pas de reconstruction, mais d'une réappropriation patrimoniale à partir de laquelle on aurait certainement tort d'imaginer le passé. C'est une musique du temps présent qui a su modeler un goût, et qui s'adresse à notre plaisir ; plaisir peut-être mêlé à la nostalgie du temps qui passe, de l'éphémère et de la beauté qui non seulement demeure, mais encore est inlassablement retravaillée, et qu'on ne peut comme le voulait Marguerite, malgré sa fortune et ses efforts, emmener au tombeau.
http://www.musicologie.org/publirem/amy_007_carnetz_secre...
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